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Efate, pas qu'une île transit

Port-Vila est la ville la plus développée du Vanuatu, légèrement occidentalisée de par la présence d'expatriés notamment propriétaires d'hôtels ou de restaurants. C'est un peu comme un retour à la "civilisation" quand on rentre des îles, même si la capitale est défraîchie et les routes mal entretenues (depuis l'indépendance en 1980).


La ville vit au rythme des bateaux de croisière australiens qui larguent chaque semaine des touristes par milliers, frénétiques consommateurs à terre. Une aubaine pour les locaux. Le prix de l'immobilier flambe suite aux investissements étrangers, rendant la vie de plus en plus coûteuse à Port-Vila.


La chaleur y est suffocante, aidée par l’extrême humidité ambiante. Il y a une épidémie de Dengue de niveau 2. On ne nous conseille pas d'y rester plus d'un ou deux jours, nous y passerons 3 fois en tout pour un total de 8 jours.



Un marché haut en couleurs



Au marché de Port-Vila, les femmes des villages d'Efate et des îlots alentours viennent vendre leurs fruits : avocats, papayes, mangues, bananes, ananas, noix de coco, cacahuètes et plats cuisinés. Elles passent toute la semaine au marché, mangent derrière leurs étals, dorment sur des nattes à même le sol et ne rentrent chez elles que le week-end. Imaginez toutes ces femmes en robes mission très colorées, toujours un grand sourire aux lèvres, au milieu de ces étals parfumés. C'est toute une vie entre femmes qui s'organise, on les voit discuter, rire ensemble, chanter en soirée, comme si le lien social était plus la réelle motivation de leur présence.





Efate, et ses resorts haut de gamme



Après des conditions de voyages pour le moins rudimentaires dans les îles et une totale déconnexion, on aspire à un peu de "confort", en attendant notre vol pour Nouméa. Un couple d'expatriés et grands voyageurs que l'on rencontrera ( elle psychologue et lui travaillant à la croix rouge) nous qualifiera d'ailleurs gentiment d'"intégristes du voyage".


Benoit et Nathalie du blog https://carnetdevoyagenath.wordpress.com/

On cherche un lieu propice à la détente. A Port Vila il n'y a qu'une plage publique, tous les beaux emplacements sont privés et payants. On se rendra finalement, en visiteurs à la journée, dans des resorts de luxe, destinés généralement à des touristes "fortunés", comme l'îlot Iririki, Erakor ou Coco beach resort.

On repense plein d'émotions à notre expérience dans les îles. Quel extrême contraste entre ces resorts à touristes et les maisons de bambous des ni-vans des îles reculées, vivant sans électricité, de la cueillette et d'eau fraîche!



Iririki




Franck et Marie Jo, une famille mormone


En cherchant à s'installer au village de Pago, au sud de Port-Vila, notre chauffeur de minibus Franck nous avertit que les plages ne sont pas très sûres le soir et nous déconseille d'y camper. Ne sachant plus où aller, il nous invite à planter notre tente dans son jardin à Beverly Hills, sur les hauteurs de la ville. Encore une fois la tente nous ouvre des portes chez l'habitant!


On restera 5 nuits chez eux, vivant avec eux quand ils sont présents c'est à dire très tôt le matin et tard le soir. Franck travaille 6 jours sur 7, plus de 12H/jour tant qu'il n'a pas fait son chiffre d'affaire de la journée (8000 Vatus soit environ 70€), un minimum pour payer ses traites et nourrir sa famille. Marie Jo tient un magasin chaque soir. Les petits étant gardés par les aînés ou les voisins. Pour les remercier, nous ferons les babysiters le soir. La petite Lala, 6 ans, nous touchera particulièrement.

Le soir, les enfants nous enlaçaient les jambes, heureux de nous retrouver: ça fait chaud au cœur!



Lala


Atelier crêpes



On se régale


Chris est étudiant en histoire du Pacifique à l'université anglaise et nous apprendra beaucoup sur son pays.

La famille est de conviction mormone. Le dimanche est consacré entièrement à l'Eglise, et les réunions sont fréquentes en semaine. Marie Jo est bénévole pour l'Eglise. Toutes ces obligations nous semblent bien chronophages dans leur vie de famille. Un paradoxe pour prêcher l'amour de l'autre...




Conclusion: Un goût de trop peu



Le Vanuatu fût un vrai coup de cœur ! Nous cherchions une destination authentique et riche de rencontres, nous n'en attendions pas tant! Quel accueil chaleureux et sympathique unanime!

Toujours souriants, on dit que ce sont les gens les plus heureux du monde. Et pourtant il s'agit d'un des peuples les plus pauvres au monde, les plus exposés aux catastrophes naturelles (cyclones, éruptions volcaniques...).

Obligés d'acheter notre billet d'avion de sortie de Vanuatu pour y entrer, nous n'avions prévu que 23 jours sur place ; ce qui se révélera peu si l'on veut voyager en ferry d'île en île ou insuffisant pour partir explorer des îles plus lointaines comme les Torres ou l'archipel des Banks.

Nous avons quand même eu un aperçu de la vie insulaire, simple et décontractée, proche de la nature, loin des tracas de la société de consommation, de l’hyper connexion... un mode de vie qui n'est pas sans nous rappeler les valeur de Pierre Rabhi dans son "Manifeste pour la terre et l'humanisme".



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