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Labrang, à la découverte du Petit Tibet

Après plusieurs mois de voyage en contrées musulmanes, nous partons à la rencontre du peuple tibétain. Bouddhisme et Islam cohabitent dans la province du Gansu.


Nous passerons notre dernière soirée chez les musulmans à Linxia, appelée la petite Mecque.

Simplement surpris de voir autant de mosquées en Chine !


La population locale est hui, une autre minorité musulmane originaire d’Asie centrale.


L'accueil est encore une fois chaleureux.


Le Tibet a été redécoupé administrativement par les autorités chinoises dans les années 1950 en 4 provinces : Tibet, Qinghai, Sichuan et Gansu. Cependant pour les tibétains, ces frontières restent virtuelles. Eux parlent toujours des provinces d’origine : Amdo, Kham, U-tsang.




On désigne actuellement quatre grandes écoles du bouddhisme tibétain : Kagyüpa, Nyingmapa, Sakyapa et Gelugpa. Cette dernière étant la plus connue en occident du fait de la renommée du Dalaï-Lama.


Labrang est l'un des plus grands monastères Gelugpa, en dehors de la région autonome du Tibet. Surnommé le Petit Tibet, c’est un haut lieu d’enseignement et de pèlerinage après Lhassa.


Nous imaginions un village monastère isolé en altitude. A première vue, nous découvrons une ville chinoise stéréotypée sans aucun cachet. Labrang ou Xiahe en chinois) compte désormais 130000 habitants dont 65% de tibétains, 25% de hans et 10% de hui.


Xiahe au premier abord.


Le monastère compte 234 temples étagés, à flanc de colline, aux façades vermillon et aux fenêtres soulignées de noir. 4000 moines résidaient dans ce complexe d’envergure. Cependant, suite aux troubles de 2008 au Tibet central, le gouvernement chinois a réduit le nombre de résidents à un seuil de 1000 moines maximum, afin d’en contrôler l’influence.


Ravagé durant la révolution culturelle, le monastère s’est ensuite ouvert au tourisme dès les années 1980, il est aujourd’hui visité par de nombreux touristes chinois et du monde entier. En novembre, nous étions hors saison et étions quasi les seuls touristes.


Le monastère de Labrang


Nous côtoyons de nombreux moines lors de nos deux premiers jours, dans les rues ou à notre auberge, située juste en face du monastère, la Tara guesthouse, qui héberge essentiellement des pèlerins et des moines.


On apprend rapidement à saluer en dialecte tibétain mais les sourires se figent et les réponses sont assez froides. Au Tashi delek, on nous répond "no photos !". On sent que le tourisme de masse a déjà fait des ravages ici et perturbe vraisemblablement la tranquillité des moines.


Les moines travaillent encore à la rénovation du village-monastère. Mais lorsque l’appel du gong résonne, les jeunes moines se précipitent à leurs cours.

Chaque jour, nous suivons le "spectacle" des pèlerins en tenues traditionnelles, récitant les mantras et tournant les moulins de prières, déambulant sur le Kora, le chemin de prières faisant le tour des chörtens (stupas).


En dépit du tourisme, la ferveur des tibétains semble intacte et inviolable.





D’autres prient sur des supports ou à même le sol, se prosternant à répétition, quelque soit leur âge !



Une tempête de neige nous obligera à prolonger notre séjour, ce qui nous permettra finalement de nous familiariser avec les locaux.


Vue de notre auberge pendant la tempête de neige.


Par le plus grand des hasards, nous découvrons qu’une fête a lieu le lendemain : les danses de Sham. Il s’agit de danses rituelles exécutées à l’occasion du nouvel an Gelugpa. De nombreux pèlerins affluent pour l’évènement… La chance nous sourit !



Des milliers de fidèles assistent au spectacle des moines masqués dansant au rythme des tambours et trompettes, poignards en main, pour faire fuir les mauvais esprits.

La cérémonie de Sham


Les tenues sont soignées et très colorées.


Nous réussirons à nous frayer un chemin pour nous approcher près des moines musiciens, munis de gongs, de tambours et de Dung Shen, ces longues trompettes tibétaines. Ils accompagnent les danses dans un rythme relativement lent mais envoûtant. L’atmosphère est hypnotique.


La cérémonie en vidéo



Labrang prends des airs de fête. Les pèlerins, endimanchés, ne se soucient plus des objectifs et des caméras. On en profite !




Nous faisons la connaissance de Simone, une retraitée française présente à Labrang pour l’évènement avec son guide francophone. Elle nous invite à l’accompagner à Tongren. Merci encore Simone!



Le plateau tibétain sur la route de Tongren


Sur la route, un col à 3600m.

Les prières sur les drapeaux s'envolent vers les cieux.




Tongren ou Repkong (tibétain) est connue pour être le berceau d’artistes de Tangkas, ces peintures fines sur toile racontant l’histoire de Bouddha, ornant tous les monastères tibétains.



Des Tangkas



Nous suivrons son programme de visites durant 2 jours et aurons même la chance de bénéficier d' explications en français !


Son guide nous introduit au sein de familles réalisant les peintures de génération en génération et même dans un musée/académie où nous verrons des élèves travailler sur des toiles gigantesques.




Il nous emmènera même en 4x4 dans un temple Bön, religion chamanique, précurseure du bouddhisme tibétain, perdu dans une montagne aux alentours. Peu de touristes peuvent arriver ici, c’est certain.


Le temple est impressionnant de part sa localisation excentrée et ses montagnes l’entourant, mais surtout par son immense statue de divinité.



Nous échangerons et apprendrons beaucoup sur la région au contact de son guide (dont nous nous devons de taire le nom).



Nous dormirons chez l'habitant et découvrirons le fameux tsampa, nourriture traditionnelle tibétaine, à base de farine d'orge, de beurre de yak et de billes de fromage.

On mélange à la main les ingrédients jusqu'à l'obtention d'une boule pâteuse, que l'on peut tremper dans un thé au beurre de yak... Nutritif au petit déjeuner!



De curieux portraits retiennent notre attention dans le salon. Pour obtenir l'autorisation d'héberger ainsi que des subventions, l'hôte se doit d'afficher sa sympathie pour des leaders communistes.




Au moment de nous dire au revoir, Simone et son guide nous déposeront à une intersection à la sortie de Tongren. Ce sera le début d’une grande épopée en stop de plus de 2500 km à travers le Sichuan...









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