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Les Bajaus, gîtans de la mer.

Au bout de 10 mois d'itinérance, il est des moments où votre corps vous demande une pause. Une pause nous direz-vous ? Car oui voyager n'est pas de tout repos, contrairement aux idées reçues.


Après tant de kilomètres sur la route, tant de lieux, tant de guesthouses différentes, tant de rencontres, tant d'émotions emmagasinées... une pause s'impose. Voyager en couple nous tient à un rythme relativement soutenu depuis notre départ.

Une fatigue physique et intellectuelle s'installe insidieusement, une sorte de "moins émerveillement", auxquels il faut remédier avant la lassitude ! La solution est simple : appuyer sur PAUSE, pour mieux repartir et vivre pleinement les derniers mois de voyage.


L'archipel des Togians était une étape très attendue, que Laurence avait dans le viseur depuis son premier voyage en Indonésie en 2011.


Imaginez un archipel préservé, loin de tout, loin du tourisme de masse, un bungalow vue mer, une plage de sable blanc... Envie de tranquillité, de déconnecter, de vivre hors du temps ? Les îles Togians sont l'endroit idéal pour ralentir !



"Une version backpacker du Club Med" pour 10€/ jour/personne, en pension complète. Ça vous tente?


Vous avez peur de vous ennuyer?


Au programme : des rencontres, de la lecture, du farniente, du snorkeling, du poisson grillé, des feux de camps, contempler le coucher de soleil, les étoiles... pendant une quinzaine de jours. Vous n'aurez plus envie d'en partir !




Il existe une dizaine de lieux de villégiature sur différentes îles, plus ou moins calmes. Notre choix se portera vers Lestari Cottage, sur l'île de Malenge, face à Pulau Papan, un village bajau symbole des îles Togians.


Après une journée de bus depuis Manado, une nuit de ferry, et 4h sur une petite embarcation à moteur, nous voilà arrivés au "Paradis".


Le village de Pulau Papan et son pont, icône des Togians, avec juste en face notre lieu de villégiature et sa plage : Lestari Malenge

(Merci à Alan & Paco pour la photo en drone)





Nous aurons la chance de passer les 4 premiers jours "seuls au monde", avec le personnel aux petits soins pour nous.


Nous vivrons sans montre, au rythme du soleil, des appels du muezzin faisant écho en mer, des horaires des écoliers en uniforme cheminant sur le pont, des "festins" du Lestari Cottage, de lectures en baignades, de siestes en virées snorkeling, de la partie de Volley-ball du soir...




Pulau Papan, juste en face.





Chaque soir, au coucher du soleil, les femmes du village viennent jouer au volley à Lestari : un grand moment de convivialité.




Le lieu est paradisiaque, et nous y sommes bien, mais les Bajaus nous amènerons ce petit plus que nous recherchions: des rencontres et de l'authenticité dans ce cadre idyllique.




Les Bajaus, gîtans de la mer


Il s'agit d'un peuple nomade, qui vit sur l'eau, hors du temps, en harmonie avec la nature.

Les Bajaus vivent essentiellement de la pêche. Apatrides, ils sont éparpillés en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et sont vaguement apparentés aux Mokens de Birmanie et aux Vézos de Madagascar.

Pulau Papan est un village peuplé de Bajaus, "sédentarisés" autour d'un atoll de corail, à quelques centaines de mètres de Malenge.


C'est une attraction de ces îles reculées, la plupart des touristes y passent une heure au maximum, en font le tour et repartent vers leur resort en bateau. Le premier contact sera sans grande chaleur, ce que l'on peut comprendre lorsque de nombreuses personnes défilent, font LA photo et repartent. Mais nous avons le temps et vous nous connaissez : on ne rend pas les armes facilement.




Laurence se fera remarquer en rentrant à la nage (nous apprendrons plus tard que quelques requins, pointes noires et citrons, rôdent dans le coin).


Nous irons chaque jour au village, en canoë. Nous observons les adultes jouer au Sepak Takraw (tennis ballon avec un balle en osier sur un terrain de badminton), les enfants jouer aux billes, se baigner seuls dans la mer.


Les bajaus sont de confession musulmane. On remarque que les "Salam aleykoum" sont bien mieux accueillis que les "Hello". Les visages se décrispent, les premiers contacts se lient.

Au bout de trois jours, le contact est noué : nous sommes invités à pénétrer dans une maison pour le moins rudimentaire. Encore une fois, les photos de la famille font leur effet, surtout celles d' Emrys.



Milito et sa femme, âgés de 28 ans, sont un couple de jeunes parents.



Comme beaucoup de bajaus, Milito est pêcheur. Ayant perdu ses parents dans un accident, Milito, en bon père de famille, s'occupe de ses frères cadets, en plus de leur nouveau né.


Milito et son sourire rayonnant

La maison est composée d'une seule pièce dans laquelle tout ce monde vit et d'une terrasse sur pilotis, comme toutes les maisons du village.


L'intérieur, très épuré, est constitué de quelques nattes ou hamacs pour le sommeil ou la sieste. Les maisons sont minimalistes, la vie se passant clairement en extérieur.


Vivre sur la mer est essentiel pour les Bajaus.


Côté mer, la terrasse est un espace aéré, social, où l'on cuisine les produits de la pêche. On y accède en bateau, bien le plus précieux, amarré aux pilotis.


Bien entourés.

Comment quitter un tel lieu?

La vraie demeure est, vous l'avez compris: la Mer.


Les Bajaus ont un rapport fusionnel avec la mer. La température de l'eau ( à 26 degrés ) est quasi constante tout l'année. Ils plongent avec leurs nourrissons dès l'âge de 3 jours pour les habituer. Ensuite ils évoluent toujours sous l’œil d'un adolescent.



La pêche est un jeu d'enfants







Tous les matins, les hommes du village partent sur leur lépa-lépa à la pêche. Nous entendons les bruits rythmés des moteurs depuis notre bungalow.


Excellents plongeurs, ils sont réputés pour les poissons rares qu'ils arrivent à capturer. Soucieux de leur environnement ils ne pêchent pas à la dynamite ni au cyanure à l'instar d'autres indonésiens.


La pêche en apnée, au harpon rudimentaire (production maison) est une des techniques de pêche utilisées par les Bajaus.



Matthieu accompagnera Milito à la pêche, à plusieurs reprises, pour son plus grand plaisir, utilisant différentes techniques : au harpon, à la traîne et à la lance.







La capture du Fugu

Plongée harpon batfish


La prise du jour : un poisson ballon (Fugu), des langoustes et des coquillages au harpon et quelques poissons aiguille à la traîne ; mais aucun poulpe finalement.


Quel délice de manger sa propre pêche, cuisinée avec soin par nos cuistots à Lestari.


Soirée langouste!

Après la première journée de pêche, Milito nous invitera à boire des cocos fraîches chez lui.

Nous offrirons quelques vêtements "usés", qui lui feront grand plaisir et surtout notre masque et tuba, qui lui seront bien plus utiles.


Nous repousserons régulièrement notre départ, vivant au jour le jour, souhaitant toujours rester plus longuement. Difficile de quitter un tel lieu et de dire au revoir à Milito et sa famille.





Objectif atteint : nous repartons reposés, les batteries rechargées à 200% pour la suite du périple.


En route, on a un voyage à continuer! Direction le pays Toraja, au sud, à 3 jours de transport...


A suivre: Le pays Toraja aux rituels étonnants.


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