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Tanna, dans l'antre du volcan Yasur.

Tanna est une île au sud de l'archipel du Vanuatu. Depuis Malekula, il était bien plus simple d'aller à Santo, et ses plages paradisiaques (Champage Beach) mais l'expérience d'Ambrym nous donne envie de revoir un spectacle rare et exceptionnel : un volcan en activité.



Voyager au Vanuatu n'est pas simple : les horaires des bateaux ou d'Air Vanuatu sont mal renseignés ou contradictoires et sont dépendants des conditions météorologiques. Nous avions décidé de circuler le plus possible en ferry, moyen le plus économique dans ce pays où les transports sont hors de prix ; ce qui impose des contraintes d'agenda.

Le Vanuatu Ferry est le seul bateau "confortable" à faire le trajet de Port-Vila à Tanna chaque samedi, une traversée de 20h tout à fait acceptable.


Le Vanuatu Ferry


Spartiate, mais étonnament agréable

Sur le bateau, nous rencontrerons Jane, femme d'un ancien ministre de la santé, qui nous emmènera gracieusement jusqu'au volcan et Christian, un mécano qui nous donne rendez-vous, chez lui à Lenakel, à notre retour.





Yasur, un volcan au statut de dieu local



L'approche est déjà assez impressionnante : toutes les deux minutes, à chaque grondement, le cône de Yasur crache une épaisse fumée, le sol tremble, une détonation sourde retentit...

La plaine de cendres est d'un noir ténèbres. Le volcan est considéré comme le dieu de l'île de Tanna. Selon les croyances locales, s'en approcher pourrait provoquer sa colère.


Impressionnant, non?


Depuis notre guest-house, nous avons une vue imprenable sur le volcan. Les projections de cendres tombent partout, jusque dans l'eau de la douche.


Vue depuis le salon de la guest-house

L'expérience d'une vie

Yasur est un des volcans les plus actifs au monde. En activité depuis près de 500 ans (selon les locaux), il crache inlassablement des "scories" ou bombes de lave, en projections plus ou moins puissantes. L'alerte est annoncé de niveau 2, sur 5. Donc techniquement, les projections ne dépassent pas le cratère: techniquement...



L'accès était modique auparavant, mais la direction de la structure d’accueil a récemment changé. Un seul village gère et touche les droits d'entrée ; alors que toute l'île a été dévastée par un cyclone en 2015 et que beaucoup n'ont pas encore pu réparer leurs habitations.

Le droit d'entrée pour les étrangers est exorbitant et augmente encore (70€ lors de notre passage, 100€ depuis avril).


L'accès devient quelque peu folklorique : après une danse ni-van et une cérémonie pour demander l'autorisation à Yasur de monter, nous voici avec notre guide francophone pour monter au cratère en pick up. A noter qu'il est impossible de le faire autrement, et l'horaire est imposé.


Le mot d'ordre des guides est : votre sécurité est notre priorité (tous en chœurs), comme s'ils pouvaient maîtriser Yasur !



Danses d’accueil

Le parking est juste en dessous du cratère et un escalier nous amène sur le rebord du cratère.

La vision initiale est captivante, les vents poussent la fumée de l'autre côté du cratère, donc nous sommes à l'abri...

Des projections d'intensité différentes défilent sous nos yeux ahuris, toujours plus captivantes les unes que les autres. Chaque détonation résonne en nous, la terre tremble sous nos pieds.


Nos guides nous proposent de nous rapprocher du cratère pour avoir une vue plongeante. Matthieu est subjugué, Laurence, plus craintive, restera en arrière quand soudain :




Notre groupe (nous sommes une grosse dizaine) est sidéré: de véritables bombes de lave sont projetées avec une puissance impressionnante à des centaines de mètres de haut. Les yeux rivés dans le ciel, on regarde tous où vont les projectiles. Certaines passent au dessus de nos têtes quand d'autres se dirigent vers nous. Nos guides nous intiment de rester calme et de s'écarter uniquement si une projection se rapproche. Difficile de ne pas céder à la panique !

Lorsque toutes les "scories" sont retombées nous pouvons souffler, mais quel moment! Heureusement que nous ne sommes qu'en niveau 2...(et que les projections ne sont pas censées aller au delà du cratère). Dame Nature est incontrôlable et imprévisible !

Nous retournons vers le bord du cratère, comme si nous étions plus protégés, et nous trouvons cet intrus, là où nous nous tenions quelques minutes plus tôt : un bloc de magma de trois mètres de large encore fumant.


Crédit Photo : Jean Pierre & Anne (qui nous inviteront chez eux à Nouméa)

Le soleil décline doucement pour laisser apparaître des couleurs rouges. La lave projetée révèle un feu d'artifice féerique.


Juste grandiose !



On a du mal à partir, tiraillés entre l'adrénaline et l'envie d'en voir encore plus. Il est rare de vivre une telle expérience, nous dirions même qu'il s'agit de l'expérience la plus spectaculaire, la plus intense de notre vie, la plus terrifiante mais tellement envoûtante.


De retour à la guest-house, nous ne cessons d'en parler et reparler avec nos compagnons, plein d'émotions, les jambes encore tremblantes, lorsque tout à coup une explosion d'une force effrayante nous interrompt. Heureusement que nous ne sommes plus là-haut !



Si vous voulez voir des images du volcan depuis un drone, Francetvinfo l'a fait pour vous.




L' autre côté de Tanna



Nous partons ensuite à Port Résolution, un village dans une crique, à deux heures de marche, en compagnie de Jean et de Sinead.

Très bon accueil encore une fois, si bien que nous y resterons dormir une nuit, sur la place du village.


Une vie simple à quelques kilomètres d'un tel volcan.


De retour sur Lenakel (plus grosse ville de l'île), Christian nous attend avec son père, un ancien chef du village et ancien membre actif du parti "John Frum".

Il vit avec son père, amputé d'une jambe, à cause de ce qu'on appelle ici la maladie du sucre (diabète), ravageuse au Vanuatu. Sa femme, institutrice, et ses enfants sont à l'école, il ne les voit que le week end.


Avec Christian et son père


Nous y resterons deux jours, en immersion totale, à échanger sur la coutume, sur les pratiques locales et la politique. Le plus gros sujet de discussion sera le cyclone Pam, passé en 2015, qui a littéralement enlevé la maison de Christian, et ravagé son atelier.


Les restes de l'atelier de Christian


Dominik, informaticien tchèque, est présent depuis 4 ans dans le village comme professeur d'informatique et a créé un véritable centre informatique dans cette île reculée du bout du monde. Nous sympathiserons aussi avec lui.


Une vidéo de Dominik permet de se rendre compte de l'intensité du cyclone Pam au village de Lowanatom.


Un léger malaise flottera à la fin de notre séjour chez Christian, après une discussion "inopportune" entre Matthieu et Dominik au sujet des dernières technologies industrielles, confrontant Christian à une autre réalité... Une leçon d'humilité du voyage !



Nous repartirons de Tanna en avion (Un ATR 72-600), le bateau ne nous permettant pas la connection avec notre vol international.


Important: il faut avoir son vol international retour lorsqu'on entre au Vanuatu. Si nous n'avions pas eu cette contrainte, nous serions restés plus longtemps (le visa étant de 90 jours).

En choisissant Air Vanuatu pour le vol de sortie du territoire, vous bénéficiez de 20% de réduction sur tous les vols intérieurs, ce qui n'est pas négligeable!



A suivre : Port Vila , Efate, Vanuatu

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