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La vallée de Bartang


Au nord de Khorog s'étend vers l'est la vallée de Bartang. Longue de 130 km jusqu'au lac Sarez, elle nous a été chaudement recommandée par Tom, un anglais rencontré à Douchanbé, pour l'hospitalité de ses habitants.


On s'arrête à l'unique guest house de Rouchan, à l'entrée de la vallée.

Après avoir laissé en consigne une partie de nos sacs à notre hôte, nous partons de Rouchan à pied, comptant sur l'auto-stop, afin d'éviter les taxis hors de prix.


Notre premier objectif est le village de Geysev, isolé au creux d'une vallée latérale. Depuis le pont, à 28 km de Rouchan, il faut encore 2h30 d'ascension à travers la montagne pour atteindre le village.


Apres 3 kilomètres, une machroutka (transport en commun local) nous prend au vol et nous raccourci le trajet d'une dizaine de kilomètres jusqu'à Yemts. Il nous offrira même la course (n'ayant plus de petite monnaie, Matthieu lui tend un gros billet qui le dissuade)


On poursuit la route ensuite à pied dans cette vallée magnifique, le long de la rivière Bartang, affluent du fleuve Piandj, la frontière naturelle entre le Tadjikistan et l'Afghanistan.


La route est caillouteuse, certes, mais tellement belle

Seuls au monde

Un 4x4 de médecins allemands, en mission humanitaire, nous prendra en stop pour parcourir nos derniers 4 kms avant le pont de Geysev.


Le pont de Geysev

Encore 2h30 de marche sous le soleil avant de rejoindre un jardin d'Eden perdu dans les montagnes.

La vue au départ de l'ascension sur la vallée de Geysev à droite et la rivière Bartang à gauche



Accessible uniquement à pieds, Geysev est un village de 14 maisons qui vit en autonomie quasi complète, loin de tout.


Il est perché à 2500m d'altitude.


Notre logement est situé au milieu d'abricotiers et de pommiers débordant de fruits. Le cadre invite à la détente...


Nous vous laissons juge.


L'arrivée sur Geysev

Notre guesthouse

Notre lieu de repos et de repas


Notre guesthouse vue d'en haut


Le lac au dessus de Geysev


Seul un léger tremblement de terre perturbera notre quiétude au milieu de la nuit. Notre hôte relèvera à peine les secousses. Le phénomène est fréquent dans la région.





Nous partons ensuite vers Khijez, le village suivant, à 25 km plus loin dans la vallée. Fatigués de notre marche, sans avoir vu le moindre véhicule de la matinée, on reste se reposer dans la guest house du village.


Le village de Khijez


On envisage d'explorer la vallée latérale de Ramved, le lendemain. Il s'agit d'une vallée affiliée au CBT, office du tourisme tadjike. La faune et la flore sont préservées grâce à l'écotourisme.


On découvre alors à nos dépends les tarifs du CBT. Ayant toujours payés 100 somonis (soit 11€) la nuit en pension complète partout au Tadjikistan, on omet de demander le prix. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous apprenons que le tarif est de 25$ par personne.

Cela nous paraît totalement déraisonnable compte tenu des prestations ! Dormir sur un mince tapis à même le sol, sans électricité, sans eau chaude, aller aux toilettes sèches au fond du jardin... cela ne nous gêne pas mais pas pour 50$!

Contrariés, nous faisons une croix sur la vallée de Ravmed, et continuons la route vers Basid.


Nous marcherons 10 km dans la vallée de Bartang jusqu'au village de Siponj, lorsque qu'un vieux camion soviétique UAZ nous prendra en stop. Il va au fond de la vallée. Ça tombe bien! On décide que, du coup, nous aussi!


Notre camion UAZ sur sa large route

Le moteur est dans l'habitacle et a besoin d'un entretien régulier



Nous nous arrêterons quelques heures plus tard dans le village de Basid, à 35 km, après de nombreuses pannes, de multiples reculades pour franchir des côtes. Un trajet pour le moins épique!


La route est absolument grandiose mais vraiment chaotique.


Le pont de Basid



Basid est un village au fond de la vallée de Bartang. Il a été bien abîmé par un séisme en décembre 2015. De nombreuses habitations ont été endommagées et sont encore en reconstruction. Notre guesthouse n'y a pas échappé. Seule notre chambre est réhabilitée, elle sent encore la peinture fraîche. Notre hôte nous annonce qu'il aura fini ses travaux de rénovation dans 2 mois. On en doute sérieusement.

Notre guesthouse

La tente sert de cuisine, elle a été offert par le Pakistan au sinistrés



Malgré les ravages du séisme, la vie continue



Au cours d'une balade dans le village nous sommes invités au chai (thé) chez un couple dont la maison a sévèrement souffert. À noter le T shirt de notre hôte, montrant Vladimir Poutine et Barack Obama.



Le lendemain nous décidons de rentrer. On veut passer du temps dans la vallée de Wakhan, et notre visa se termine le 9 septembre. Nous n'irons pas (avec regret) jusqu'au village suivant de Bardara.


Il n'y a pas de moyen de locomotion à horaires fixes ici. Le premier camion est déjà plein, assailli par les locaux. Un jeune homme nous annonce que ce sera le seul de la journée. Il nous invite gentiment à venir prendre le chai chez lui, le temps que son cousin se renseigne. Une heure après, un coup de fil retentit. Un chauffeur se décide à partir, 15 personnes attendent. On était tellement bien accueillis chez lui qu'on en espérait presque qu'il n'y ait pas de bus de la journée!


Notre lieu d'attente

Notre hôte



C'est le début d'un long périple, avec 4 israéliens et 9 tadjiks. Les israéliens viennent de traverser le parc national tadjik lors d'un trek d'une semaine en autonomie totale de Bachor à Bardara. On écoute avec passion leur récit qui donne vraiment envie.


Pour rejoindre Khorog, distant de 145km, il nous faudra finalement 10h! Quasi le même temps que pour parcourir les 600 km entre Douchanbé et Rouchan!


Le camion UAZ


Certes la route n'est pas très bonne, mais le camion a de sérieux soucis également. Nous ne compterons pas les arrêts pour regonfler le pneu avant gauche à la pompe à main, pour refroidir le moteur avec l'eau de la rivière, remettre du gasoil après la panne sèche ....

Sans parler du nombre de véhicules en panne que nous aiderons aussi.

Sacré trajet! Mémorable!



Le démarreur du camion



On sent une vraie solidarité entre les habitants au sein de la vallée de Bartang.

On remarque aussi que plus on s'enfonce dans la vallée, plus l'accueil est sincère et authentique. Peu de touristes prennent le temps ou le courage d'aller aussi loin.

Parcourir la vallée à pieds nous a permis d'apprécier réellement celle-ci et restera sans aucun doute notre meilleur souvenir.


Bientôt la vallée de Wakhan.


À suivre...



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