Nous n’avions pas prévu de passer par le Kazakhstan.
Nous sommes arrivés à Aktau un peu contraints par la non-obtention du Visa turkmène (et ce à 2 jours de la fin du visa iranien, rappelons le). Nous ne connaissions rien de cette ville. Le billet d’avion Téhéran-Aktau était juste le plus économique pour entrer dans le pays, non loin de l’Ouzbékistan.
Qui connaît cette ville? Pourtant capitale d'une région industrielle kazakh, le Mangistaou.
Aktau est une ville très clairement axée sur l'industrie pétrolière, au bord de la mer Caspienne. Les pipelines et les champs de pétrole offshore sont omniprésents, c’est assez impressionnant.
La mer Caspienne vue d'avion
A l’aéroport, le passage en douane s'est passé comme une lettre à la poste. L'agent sera gentil et courtois avec nous, alors qu'il ne l’était pas du tout avec les deux Kazakhs précédant notre passage. Les résidents français disposent, actuellement, d’une exemption de visa pour un séjour de 14 jours au Kazakhstan ; assez pratique il faut avouer !
Nous sommes arrivés de nuit dans cette ville sinistre de l’ex-URSS. Notre hôtel était dans le micro district 3, un des plus anciens, au sud de la ville. Chaque micro district se découpe lui-même en blocs (immeubles), composés uniquement de bâtiments de type soviétique, tous avec des numéros géants peints au niveau du toit. On se croirait dans une caserne géante.
Les immeubles du microdistrict ont tous des numéros en haut du mur (ici de 40 à 37)
On rencontrera Romain à l'aéroport, qui voyage seul et qui passera la première journée avec nous. Il aime aussi la photo alors ça shoote! On se perdra dans la ville, rentrant dans de vieux immeubles, observant les gens dans la rue, les enfants sur les aires de jeux…Quel changement d’environnement ! C’est presque un choc après l’Iran ! On découvre l’étonnante architecture soviétique cubique, assez « pragmatique », des voitures de luxe, des femmes ultra féminines…
Ci-joint un petit florilège d’une après midi productive
Le soir on rencontrera Nazym, une couchsurfeuse qui parle un très bon anglais et qui vit avec sa maman malade. Son dévouement envers sa maman est admirable. Elle nous explique à quel point la famille est sacrée au Kazakhstan. C’est un devoir pour le dernier enfant de s’occuper de ses parents ; le cas contraire serait un véritable déshonneur pour la famille.
On passera un très bon moment ensemble. Elle nous propose un contact qui part le lendemain matin pour un lieu saint musulman à quelques 300km de là.
(voir article : en pèlerinage à bekhet-ata)
Au retour de cette étape assez fatigante (vers 1h du matin), Nazym nous accueille chez elle pour 3 nuits. Elle nous a même acheté nos billets de trains pour l'Ouzbékistan (nous qui n'y arrivions pas nous même !). Elle sera aux petits soins avec nous durant ces quelques jours !
La ville n'étant pas très bien desservie, on va devoir patienter encore 2 jours avant de partir pour l’Ouzbékistan.
Grâce à Nazym, on se plaira à Aktau, ville à priori sans intérêt touristique. Ce sera une étape reposante entre l’Iran et l’Ouzbékistan.
On apprendra même beaucoup sur la région. La ville a été très peuplée lors de son âge d'or soviétique, puis à la chute de l'URSS, ukrainiens, ouzbeks et turkmènes sont repartis. Avec la découverte récente de gisements pétroliers et gaziers, la ville se re-développe avec l’arrivée de nouveaux travailleurs. Les bâtiments poussent comme des champignons.
Elle nous invitera même à une soirée bowling avec ses collègues. On y rencontrera deux expatriés, qui nous confierons qu’il n’y a rien à faire à Aktau... La soirée est en l’honneur de la naissance du premier enfant d’un collègue kazakh. Celui-ci ne l’a pas encore vu, sa famille vivant à 1500 kms de là. On apprend aussi qu’il n’a pas pu le voir, car ici il est de coutume de ne pas prendre de photo de l’enfant avant ses 40 jours.
Le temps passé avec Nazym aura été un pur moment de bonheur. La quitter elle et sa maman, qui avait tant d'histoire sur l'époque soviétique à raconter...auront été un grand déchirement. Nous espérons sincèrement que nos chemins se recroiseront pour l’accueillir en France comme elle nous a accueilli à Aktau.
En bref, nous quittons le Kazakhstan sur une note positive, ce sera une vraie surprise! On repart avec le sentiment d’avoir vécu en immersion durant ces 5 jours, avec Nazym et sa mère, et notre expérience mémorable de pèlerinage à Beket-Ata. On pense déjà à faire un petit détour à Almaty, au Kazakhstan, en septembre.
Départ en train pour un trajet de 25h, en couchettes platskartny (équivalent 3ème classe), jusqu’à Koungrad en Ouzbékistan. Nazym nous avait conseillé d’apporter 5L d’eau chacun, on comprend vite pourquoi…
25h de train entre Kazakhstan et Ouzbekistan en toute intimité
Elle nous avait aussi conseillé de dormir en début de soirée. Effectivement les formalités douanières de sortie du Kazakhstan et d’entrée en Ouzbékistan se dérouleront d’1h à 7h du matin! Puis ce sera le défilé de vendeurs à la sauvette déambulant de wagon en wagon.