Comme vous le savez, nous sommes arrivés en Iran au milieu du Ramadan. Nous avions réservé nos billets d’avion sans prêter attention à ce détail !
Ce n’est effectivement pas la période la plus simple pour voyager en Iran. Tous les restaurants sont fermés en journée, certains même ferment le mois entier. On sent que le pays vit au ralenti.
Il est interdit de manger et boire dans la rue (alors qu’il fait 35°/40°, voire 50° à Yazd !).
Nous nous sommes organisés pour boire et manger à l’abri des regards, en achetant quelques fruits ou ce qu’il faut la veille au soir quand tout est ouvert. Nous avons le souvenir d’un midi où l’on a cherché pendant plus de 2h un restaurant ouvert en vain !
Un musulman est exempté de jeûner lorsqu’il voyage. Manger et boire est donc toléré dans les bus et aux abords des gares routières. Durant nos journées de trajet en bus entre deux villes, on en oubliait presque le Ramadan.
Le code vestimentaire islamique est encore plus strictement respecté durant cette période pieuse, privilégiant le tchador au simple hidjab. Laurence s’est fait reprendre par un gendarme sur ses chaussures ouvertes en période de Ramadan.
Il est difficile de connaître la part réelle d’iraniens pratiquants le jeûne du Ramadan. Nous avons attendu toutes sortes de chiffres à ce sujet. Un théologien de l’islam nous annonçait que 90% de la population jeûnait tandis que d’autres non croyantes parlaient de 20% de participation. Nous avons simplement constaté que nos contacts de couchsurfing se sont montrés peu disponibles durant cette période.
Mausolée de Shah-e Cheragh à Shiraz
A noter que durant la célébration de la mort d’Ali (le premier imam reconnu par les chiites après le prophète Mahomet), véritable deuil national, tout est fermé durant 3-4 jours, même les bazars ! Les mosquées sont inaccessibles aux touristes. Aucune visite n’est possible.
La date de fin du Ramadan reste incertaine jusqu’au dernier soir (le 5 ou 6 juillet?). On nous dit qu’on doit attendre la déclaration du guide suprême, qui observera la forme de la lune la nuit du 29ème jour de Ramadan (en un croissant caractéristique).
A la fin du Ramadan, 3-4 jours sont à nouveau fériés. Tout est fermé. Certains iraniens en profitent pour voyager. Les hôtels triplent alors leur prix pour ce week-end spécial.
Nous avons dû adapter notre itinéraire en fonction de tous ces jours fériés, difficiles à comprendre, à anticiper en tant que touriste. Nous sommes repassés par Ispahan, n’ayant pu visiter la grande mosquée de l’imam, lors de notre premier passage.
Le point positif c’est qu’il y a très peu de touristes. Les hôtels sont déserts, ce qui nous permet de négocier des rabais sur les chambres d’hôtels, de ne pas réserver nos bus à l’avance.
En conclusion, voyager pendant le Ramadan est possible avec un peu de flexibilité et de créativité. Un voyage étant toujours fait d’imprévus…