L'achat du van
Louer un van pour 2 mois est bien trop onéreux (environ 9000 NZD soit 6000€). Notre idée est alors d'acheter un van et de le revendre. Parait-il que c'est facile!
Alors que la majorité des voyageurs se posent à Auckland, nous optons pour Christchurch, sur l'île du Sud, à des fins stratégiques. Nous faisons le pari d'y acheter le van et de le revendre à Auckland, à l'inverse "de tout le monde".
Le choix du van influe sur la réussite d'un voyage en Nouvelle Zélande, craignant le coup de la panne ou le vice caché. Nous prenons le temps afin de faire un achat réfléchi et intelligent, envisageant déjà la revente 2 mois plus tard, mi-février, potentiellement problématique en fin de saison touristique. C'est un marché de backpackers à backpackers. Comme dans tout marché, la loi de l'offre et de la demande règne. On réalise rapidement qu'en décembre, il n'est pas en notre faveur : les acheteurs étant plus nombreux que les vendeurs, les prix demandés deviennent totalement déraisonnables. Beaucoup cherchent à faire une plus-value, certains bricoleurs en font même un business saisonnier.
Malgré notre réactivité, les bonnes affaires partent sous notre nez, parfois même aux enchères.
Stressés, désabusés mais déterminés, on revoit nos exigences à la baisse. On relativise, il ne s'agit, après tout, que d'un achat pour 2 mois.
Au bout d'une semaine et après plus de 10 visites, nous dénicherons notre perle rare: un monospace Toyota Estima de 1994, 227 000 km au compteur, quelques bosses sur la carrosserie, mais en très bon état mécanique et avec 4 pneus neufs, pour la modique somme de 3200 NZD (soit environ 2160€). Une prise de risque qui nous parait encore acceptable en cas d'invendu.
L'aménagement intérieur est simple mais sera largement suffisant pour nous lancer à la conquête de la Nouvelle Zélande!
Les formalités sont d'une simplicité déconcertante : un simple formulaire à retourner dans un bureau de poste, 9 NZD de frais de dossier et le van est à nous.
L'avenir nous confortera dans notre choix.
Nous pouvons nous réjouir de n'avoir eu aucun ennui mécanique durant notre road trip de 6000 km (mise à part la vidange obligatoire)
Et quant à la revente, nous ne pouvions imaginer meilleur scénario!
Quelques jours avant notre arrivée à Auckland, Matthieu poste une annonce en ligne après avoir sondé le marché sur internet. Notre prix étant bien au dessous du marché à Auckland, nous avons rapidement plusieurs contacts intéressés.
Au bout d'une seule journée de visites, nous aurons 2 acheteurs très motivés, qui d'eux même proposeront une enchère sur le van pour le sécuriser. Il partira le soir même pour 3850 NZD à un couple de jeunes français en Visa Vacances Travail pour 6 mois, qui nous laissera même le van jusqu'à la fin du voyage, soit quatre jours de plus, le temps du transfert de fonds.
Nos tracasseries de départ et notre stratégie auront finalement porté leurs fruits...
Tandis que nous rencontrerons d'autres voyageurs moins chanceux, peinant à revendre leurs vans à plus de 300 000 km, acheté 4500 NZD...
Certains concessionnaires profitent alors de l'aubaine des voyageurs pris par le temps en reprenant ces vans à des prix ridicules, pour les revendre avec une belle marge, quelques mois plus tard, au plus fort de la saison.
Nous nous étions refusés d'acheter un billet de sortie afin de ne pas nous retrouver dans cette situation.
Bilan: nous avons consacré 8 jours au total à l'achat /revente, ce qui semble être un bon compromis vu notre expérience, même si nous avons toujours eu durant notre voyage cette petite épée de Damoclès au dessus de la tête.